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Accompagner nos enfants pour une rentrée en douceur

Comment accompagner nos enfants afin que nous vivions tous, une rentrée en douceur ?

Alors que l’été tire à sa fin, la rentrée scolaire approche. Certains parents sont déjà dans l’anticipation de ce retour à un rythme plus routinier et effréné, d’autres commencent peut-être déjà à ressentir le stress qui s’installe chez leur enfant à l’idée de cette nouvelle année scolaire.

Comme la rentrée est une période propice au stress, cela implique que nos enfants vivent plus d’émotions alarmantes (peur, tristesse, insécurité…). Ce type d’émotions amène le cerveau à se mettre en mode protection. Ce qui peut créer de la résistance, un repli sur soi. Souvent on dit que nos enfants s’opposent mais c’est un mécanisme de protection qui s’active instinctivement face au stress.

Alors comment les aider à faire face à cette étape dans une approche positive?

Je vous propose 2 clés :

  • En les aidant à s’apaiser émotionnellement (en début d’année mais aussi tout au long de l’année)
  • En rendant la séparation plus douce (cette astuce concerne davantage les jeunes enfants)

Ce que l’on souhaite d’abord et avant tout, c’est aider nos enfants à s’apaiser émotionnellement.

Penchons-nous d’abord sur des interventions qui provoquent l’effet contraire de l’apaisement émotionnel et voyons quoi faire à la place. L’objectif est de prendre conscience des interventions qu’on peut faire et qui sont moins optimales pour pouvoir les transformer positivement :

  1. Nos enfants anticipent souvent la rentrée scolaire dans un état mitigé, c’est-à-dire qu’ils ressentent deux sentiments opposés en même temps : la hâte, de la curiosité, de l’excitation et la peur de l’inconnu, la crainte de se séparer de leurs parents pour les tout-petits. (À partir de l’âge de 5 à 7 ans, les enfants peuvent ressentir plus d’une émotion à la fois donc vivre cet état mitigé.) Il faut éviter de ne parler que de la partie positive et plutôt accueillir les différentes émotions qui cohabitent chez nos enfants : « J’ai l’impression qu’il y a une partie de toi qui a hâte de rencontrer ta prof et de découvrir tes nouveaux amis de classe mais il y a aussi une partie de toi qui est stressée et qui préférerais rester à la maison. » Le simple fait de le nommer permet une amorce vers un éventuel discours intérieur pour se gérer émotionnellement, ce que nous, adulte, sommes capables de faire.
  2. Ensuite, il faut éviter de faire abstraction des émotions désagréables. Beaucoup de parent préfèrent ne pas les aborder par peur de les activer. Au contraire, les exprimer permet de les libérer. En parlant avec l’enfant de ce qu’il vit intérieurement, l’émotion s’active d’abord et s’apaise ensuite si on sait offrir une bonne écoute sans interférer avec ce qui est exprimé : « Qu’est-ce qui t’inquiète? Tu veux qu’on en parle? Quand tu penses à ta première journée d’école, qu’est-ce que tu imagines? »
  3. Il faut éviter d’essayer de convaincre nos enfants de ressentir autre chose : « Tu devrais être content au lieu d’avoir peur. Tu commençais à t’ennuyer à la maison. À l’école tu vas te faire plein d’amis! » Aider l’enfant à s’apaiser lui donne justement l’espace pour voir les choses plus positivement par la suite.
  4. Évitons de rationaliser leurs émotions : « Arrête de t’en faire, ça va bien aller! Tu n’as aucune raison d’avoir peur! » Cette erreur est LA plus répandue. Quand notre enfant est dans l’émotion et qu’on est dans le rationnel, on ne peut pas se comprendre parce qu’on ne parle pas à la bonne partie de son cerveau. Dans l’émotion, on n’a pas accès à la raison. Il faut donc rester dans l’émotion avec l’enfant pour permettre l’éventuel apaisement. L’enfant a besoin de savoir que ce qu’il ressent est normal : « Je sais que tu trouves ça difficile la rentrée. C’est normal de ressentir du stress face à la nouveauté, mais je suis convaincue qu’à la fin de ta journée, tu seras fier de toi! Tu auras traversé ta peur et tu te sentiras plus fort. » J’accueille mon enfant dans son ressenti mais je peux mettre son attention sur une émotion positive qui découlera de la situation.
  5. Finalement, on évite de banaliser la situation stressante : « Ce n’est pas la fin du monde! Ça fait 3 ans que tu vas à cette école-là. Ce n’est pas comme si tu ne connaissais personne! » Je peux plutôt partager avec lui une expérience similaire que j’ai pu vivre, avec un nouvel emploi, par exemple, et raconter comment j’ai surmonté mon stress. Il se sentira moins seul dans son expérience et aura un modèle de résilience dans lequel se projeter.
  6. Si la rentrée scolaire a lieu dans un nouveau milieu pour notre enfant, il est primordial d’aller avec lui se familiariser avec les nouveaux lieux, jouer ensemble dans le parc de la cour d’école, faire avec notre jeune le trajet d’autobus quelques jours avant la rentrée pour qu’il soit plus à l’aise le jour venu… L’objectif est de diminuer au maximum les éléments de nouveauté et lui permettre d’apprivoiser son nouvel environnement ou ses nouvelles habitudes.

Par ailleurs, pour plusieurs enfants, c’est la hâte qui prédomine à la rentrée. Ils ont déjà leurs repères, éducatrices, enseignants, amis… Le problème, c’est que leur motivation peut passer de très élevée à très basse après 2 ou 3 semaines, quand la lune de miel est finie.

C’est là qu’ils nous sortent des « Je n’aime pas ma prof » ou « Elle nous donne trop de devoirs! ».

Et on a dont le goût de répondre des : « Ça fait juste 3 semaines que l’école est commencée, tu vas trouver ça long! » ou « Bin moi non plus je ne l’aime pas mon boss mais je suis pogné avec, c’est la vie! »

Voici une belle occasion de continuer de pratiquer l’écoute. Écouter, c’est accueillir. Accueillir, c’est ouvrir les bras, ouvrir son cœur à ce qui est là pour notre enfant, en ce moment, sans juger, sans essayer de lui faire voir les choses autrement, sans essayer de régler son problème, sans le moraliser…

Et ce n’est pas parce que c’est SIMPLE que ce soit FACILE !

On ouvre le dialogue : « Tu n’aimes pas ta prof ? Qu’est-ce que tu n’aimes pas? » ou « Dans un monde idéal, il n’y aurait aucuns devoirs et on pourrait faire ce qu’on veut! C’est vrai que ce serait le fun de ne pas avoir à travailler ! ». On ramène ensuite notre enfant dans le concept de la réalité actuelle : « La réalité, c’est qu’il y en a des devoirs. Comment on pourrait gérer ça pour que ce soit le plus agréable possible ? On divise ça en deux périodes ou on les fait d’un coup que ce soit fait? »

Pour les plus petits, la séparation d’avec le parent qui vient avec la rentrée est un enjeu important. Comment rendre cette séparation plus douce?

D’abord, pourquoi la séparation d’avec les parents est si difficile pour les jeunes enfants? Parce que les jeunes enfants sont encore à développer un sentiment du soi, distinct de l’autre, ce qui les rend très dépendants des adultes qui les entourent.

Voici un rituel de séparation en 3 étapes simples. Avec les enfants d’âge préscolaire et début primaire pour qui la séparation peut être plus difficile:

  1. On peut d’abord leur offrir un objet de transition pour leur permettre de préserver une connexion avec nous en notre absence (bracelet, une photo, un petit mot, un dessin, notre parfum…)
  2. À notre arrivée sur les lieux (école ou CPE), on entre en contact de façon amicale et chaleureuse avec l’adulte qui s’occupera de notre enfant. C’est aidant et sécurisant pour l’enfant d’observer des interactions positives entre sa figure d’attachement et son enseignante ou éducatrice. Le parent sert d’entremetteur pour créer le contact entre l’enfant et l’adulte qui s’occupera de lui.
  3. Finalement, on offre un câlin bisou à notre enfant, on lui nomme quand on reviendra le chercher et on met son attention sur l’anticipation d’être avec nous pour atténuer l’impact de la séparation : « J’ai déjà hâte de te retrouver et que tu me racontes ta journée! ».

En conclusion, on pratique l’écoute véritable. Comme parent on veut souvent FAIRE quelque chose pour aider nos enfants mais on a avantage à ÊTRE pleinement présent à nos enfants au lieu de vouloir FAIRE quelque chose de plus. Ils sont remplis de ressources et ont surtout besoin de se sentir reconnus, compris, entendus, aimés et acceptés dans leur manière de ressentir et de vivre les choses.

Nos enfants ont besoin de ressentir qu’on a confiance en eux et qu’ils sont capables. Faisons en sorte qu’ils lisent la confiance dans nos yeux et non pas la peur. Soyons assez solides pour les soutenir dans leur moment de fragilité et c’est ça qui va leur donner toute la force dont ils ont besoin !

Pour soutenir ton enfant dans son cheminement scolaire tout au long de l’année, procures-toi la formation : Stress sans détresse pour la réussite scolaire de nos enfants !

Pour écouter la chronique de COMMEUNIQUE, L’été de nos enfants,diffusée à l’émission Les matins d’ici estival à Radio-Canada, clique sur le lien ci-dessous : 16 août segment 8h13 : Accompagner nos enfants lors de la rentrée 

Émilie Vincent
Formatrice et copropriétaire de Les Formations COMMEUNIQUE

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