Comment ne pas être sur le dos de son ado…?

Tranche de vie d’une maman d’ado

Préambule : malgré ma compréhension et mon intégration de nos enseignements, malgré toutes mes connaissances, je demeure une personne assez impulsive et beaucoup trop près de ses émotions. Ce qui fait que souvent, je RÉAGIS plutôt que de m’arrêter et d’AGIR ensuite… Conséquence? Lisez la suite 😉

Ma fille de 13 ans (bientôt 16 ans dans sa tête et son corps ) avait déjà modifié certains de ses vêtements : des chandails, t-shirts, jeans et je dois dire que je trouvais les résultats intéressants… un petit côté “bum-désabusée”, mais en toute discrétion. Je trouve que ça lui ressemble… Tout ça m’allait… jusqu’à dimanche où je la retrouve vêtue d’un body, anciennement à manches longues avec un mini col roulé, qui maintenant est devenu un body, à bretelles (inégales) avec un col d’un carré incertain et surtout beaucoup trop décolleté à mon goût! Le tout sans coutures avec des petits fils qui dépassent… Disons qu’à mes yeux, le résultat est… pas mal ordinaire En plus, je suis un peu sous le choc du décolleté plongeant où elle me dit “Je vais le coudre comme ça!” en prenant plus de tissus pour que ça devienne encore plus décolleté !  Évidemment, mon amie “la peur du jugement” se pointe le bout du nez et s’intègre à notre conversation…

« Ben voyons ma fille, c’est BEN trop décolleté, tu peux pas mettre ça à l’extérieur de la maison… en plus, les bretelles sont mêmes pas égales et ça parait que c’est découpé au ciseaux, on voit tous les fils, … »

« Mais maman, je vais le coudre ici, et je peux le remonter mon body, j’ai pas envie d’avoir les seins à l’air non plus… »

« Oui, mais on n’a même pas de machine à coudre… et c’est quel chandail ça ?! Tu l’as mis y’a pas longtemps me semble, pourquoi tu l’as modifié de même… Et moi j’ai pas le temps ni le talent pour coudre ça… voyons…! »

Et là, mon observateur s’en mêle et j’entame une conversation silencieuse avec moi-même :

“Calmes-toi c’est pas grave, elle est fière elle…”

“Ah ouan… mais j’aime pas ça…”

“Et ?? C’est créatif, en plus, elle n’est pas sur son cell pendant ce temps-là… “

Alors j’essaie de rescaper la situation en étant toujours dans mes émotions :

« Écoute, faudrait qu’on en parle avec ta tante, elle pourrait t’aider à réparer tout ça et coudre ça droit, parce que là, ça parait que c’est toi qui l’as fait  et faudrait aussi aiguiser les ciseaux… »

Ah seigneur… je m’enfonce encore plus  

POURQUOI ??!

Parce que je suis en total réaction avec ce qui se passe… et bien évidemment, ma fille me reflète et tombe en réaction… elle se fâche et me met à la porte de sa chambre… Elle qui était super fière, est maintenant super fâchée ! 

Je sors donc de sa chambre et j’entends une porte qui se claque en arrière de moi… Bravo à moi !

 Je prends du recul et je vois :

1. Ma peur du jugement… la honte… et donc l’Ego qui était présent avec nous… 
2. Mes réactions dans mes paroles, dans mon non-verbal, dans mon regard, …
3. Mon manque de confiance en son jugement… en sa créativité…
4. Ma non-reconnaissance de ses initiatives…
5. Je comprends que derrière sa colère se cache une peine, une déception et la confiance et l’estime des ados est si fragile, je sais que j’ai touché une corde sensible là aussi…

Et ce n’est pas fini !! L’Ego se repointe le nez !

« Franchement, tu aurais pu te calmer le pompon, tu l’as pas l’affaire… tu sais que son estime et sa confiance sont fragiles, … » vous voyez le portrait ??

J’aurais pu rester dans la réaction face à cette discussion interne, ce qui aurait activé la culpabilité, les remords et qui aurait amené d’autres RÉACTIONS… qui ne sont toujours pas des AAA (actions aidantes et aimantes). Mais… j’ai reconnu l’Ego  et je me suis dit «  Non… je ne vais pas là! J’ai fait un faux pas et je sais comment récupérer! »

1. J’élève ma conscience (mon observateur)
2. C’était quoi mon but? 
3. Qu’est-ce qui est vraiment important pour moi ? 
4. Comment je peux être guide et complice ?

Je me demande “Quel est mon/mes but(s)?

Qu’elle prenne de vieux vêtements pour leur donner une seconde vie, qu’elle ne soit pas en mode sexy-sixteen, et qu’elle joue avec sa créativité, qu’elle découvre un nouveau passe-temps qui peut devenir une passion.

Je me demande “Qu’est-ce qui est important pour moi “?

Qu’elle ne gaspille pas et surtout, qu’elle soit fière d’elle, de ses créations, qu’elle OSE essayer !! Et surtout, qu’elle gagne en confiance et qu’elle construise son estime…

Et finalement, je me demande, “comment être guide et complice”? :

Complice : J’ai texté ma fille (parce qu’en tant que parent d’ado, les messages passent mieux par leurs moyens de communication) en m’excusant, en lui nommant mes faux pas et en gratifiant son initiative, son imagination. 

Guide : je lui ai proposé une activité mère-fille où nous pourrions ensemble, apprendre à coudre les vêtements (ma belle-sœur crée tous ses vêtements, alors ce n’est pas trop engagent comme activité ) et j’ai gardé la partie à améliorer pour plus tard (utiliser les vieux vêtements).

Je suis heureuse de réaliser qu’en m’observant interagir avec ma fille et en prenant un pas de recul pour me demander « Quel est mon but ? », j’ai pu reprendre mon pouvoir et poser des actions Guides et Complices, dans le respect de moi et de ma fille !

Au travers cette expérience, je me suis rappelée que je ne suis pas coupable, mais je suis responsable. Cette phrase me supporte dans mon rôle de parent et me rappelle qu’il est normal de se tromper, mais que l’important est de récupérer 😉

Voici un bel outil pour apprendre à se désamorcer d’abord pour agir au lieu de réagir.