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Fait-on trop garder nos enfants?

Fait-on trop garder nos enfants?

Que ce soit à cause des obligations, du besoin d’avoir du temps pour soi ou de la pénurie de places en garderie, nous faisons garder nos enfants pour diverses raisons. Chaque famille a une réalité différente. Mais quand la culpabilité nous ronge et qu’on ressent un inconfort intérieur avec notre réalité actuelle, il peut être pertinent de remettre nos choix en question.

Voici des questions d’orientation à vous poser pour évaluer si vos choix font du sens pour votre famille.

Est-ce que ce questionnement part d’un sentiment de culpabilité? 

On ressent de la culpabilité quand on n’assume pas quelque chose ou quand il y a un décalage entre ce que l’on souhaite et ce qui se passe. 

Parfois, comme parent, on ressent un malaise à prendre du temps pour soi ou pour son couple en plus de tout le gardiennage lié au fait qu’on travaille temps plein. Et pourtant, un parent ressourcé est un parent tellement plus enclin à offrir une belle qualité de présence. 

Alors la première étape, c’est de se demander : qu’est-ce qui fait que je suis inconfortable dans ma situation actuelle ? 

  • Est-ce que ce sont mes enfants qui m’expriment que c’est trop ? 
  • Est-ce que c’est moi qui s’ennuie d’eux et qui a l’impression qu’on manque de temps en famille ? 
  • Est-ce qu’il y a beaucoup de résistance de leur part les matins pour aller au camp de jour ou chez les grands-parents? 
  • Est-ce que j’offre une qualité de présence à mes enfants en soirée ou la fin de semaine pour compenser ou est-ce que je suis constamment occupé à autre chose ou trop fatigué pour eux ? 
  • Est-ce que notre situation est temporaire : nouveau poste au travail, on est dans les rénos, j’accompagne un proche malade… Ou est-ce permanent : mon travail est exigeant à l’année et mes enfants sont inscrits à plein d’activités… 

Avec le rythme effréné dans lequel nous vivons, les noyaux familiaux sont en carence de temps de connexion, de temps relationnel, de temps lent et ça affecte grandement l’encadrement parce que pour guider nos enfants, on doit d’abord connecter à eux et quand on passe trop peu de temps ensemble, la connexion est plus difficile à créer. 

Maintenant, si comme parent, je juge que c’est trop, qu’est-ce que je mets en place pour prendre ma responsabilité par rapport à ça? 

Il y a des moyens de nourrir la relation en qualité de présence quand la quantité de temps n’est pas tout à fait possible pour x raison. 

Dans notre formation Parent-Guide et Complice dans laquelle on accompagne des parents pendant 8 semaines, il y a un cours entier dédié à l’importance de la relation dans lequel on aborde 8 déclencheurs de rapprochement pour créer plus de connexion avec nos enfants. 

Un de ces déclencheurs de rapprochement est d’accorder du temps à nos enfants.  

Est-ce que je peux couper sur certaines activités sportives ou autre, qui font en sorte que même quand je suis présent, je ne suis pas avec mes enfants ? 

Il est important de prévoir du temps quotidien pour nos enfants, mais aussi du temps individuel qui leur est consacré, à l’agenda, où on est pleinement disponible pour eux. 

Il y a aussi la qualité d’accueil qui fait toute une différence. La façon dont on reçoit nos enfants à la fin d’une journée peut leur fait ressentir toute leur importance.  

Et la façon dont on les quitte aussi. Quand la séparation avec notre jeune est plus difficile, on peut faire le pont d’attachement. C’est-à-dire qu’on met le focus sur le prochain moment de connexion versus le moment de séparation. On peut lui dire : « Quand je vais venir te chercher tantôt, on va aller faire un pique-nique juste toi et moi. J’ai déjà hâte de te retrouver ! » 

Finalement, quand on n’a pas autant de temps qu’on le souhaiterait avec nos enfants, on peut joindre le temps fonctionnel à du temps relationnel en les impliquant. Aller faire l’épicerie avec son enfant peut devenir un moment privilégier pour discuter en tête-à-tête.

À chacun d’être à l’affût de son baromètre relationnel avec ses enfants et de se demander ce qu’on peut mettre en place, dans notre réalité actuelle, pour remédier au manque de temps quand ce n’est pas possible d’en aménager davantage.  

Nos meilleurs alliés sont notre ressenti, celui de nos enfants et nos observations à travers l’expérience du quotidien. 

Les grands-parents sont-ils trop sollicités ? 

Nous avons, parents et grands-parents, une responsabilité partagée.  Comme parent, on se doit d’être sensible et à l’écoute des besoins et limites des grands-parents. Et comme grand-parent, on doit prendre le temps d’établir nos besoins et nos limites. On a le droit de dire non à une demande de gardiennage juste parce que ça ne nous tente pas ou simplement parce qu’on avait d’autres plans. 

Comment avons nous envie de jouer notre rôle de grand-parent ? Quelle place on a envie de prendre dans la vie de nos petits-enfants ?

Comment peut-on amener du support sans être toujours la personne ressource pour le gardiennage? 

On peut, par exemple, établir notre limite de gardiennage par semaine. Toutes les façons peuvent être bonnes, du moment où moi, comme grand-parent, je me respecte. Certains grands-parents sont probablement trop sollicités mais ça revient à chaque partie de régulièrement replacer le cadre. Certains grands-parents travaillent à temps plein. D’autres sont retraités. Ce n’est pas parce qu’ils sont retraités qu’ils nous doivent leur temps, qu’ils doivent toujours être disponibles.  

J’invite tous les parents à poser régulièrement la question aux grands-parents : 

« Ces derniers temps j’ai observé que je te faisais beaucoup de demandes de gardiennage, j’ai à cœur que ce soit confortable pour toi, est-ce que ça va? » On se réajuste au besoin. 

Tout ça va passer par la qualité de notre communication et l’importance de ne pas rester dans les non-dits. On se doit d’adresser les choses avec bienveillance.  

De plus, il est important de passer du temps avec les grands-parents à l’extérieur des demandes de gardiennage. Les inviter à souper, passer une journée tous ensemble durant laquelle ils peuvent profiter de la présence de leurs petits-enfants sans en avoir la charge. 

On doit alors faire preuve de créativité pour se créer un village sain et sécurisant mais qui fait en sorte que personne ne s’épuise au travers de cette expérience de co-éducation des enfants.  

Pour écouter la chronique de COMMEUNIQUE, L’été de nos enfants,diffusée à l’émission Les matins d’ici estival à Radio-Canada, clique sur le lien ci-dessous : 26 juillet segment 8h13 : Fait-on trop garder nos enfants ?

Émilie Vincent
Formatrice et copropriétaire de Les Formations COMMEUNIQUE

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