Gestion de conflits entre nos enfants

Gestion de conflits entre nos enfants

Les conflits font partis de la vie.  

Quel est notre rôle auprès des enfants ? 

• Éviter d’alimenter les tensions et de les positionner en adversaires 
• Leur apprendre à mieux communiquer et à se chicaner dans le respect puisque des conflits ils en vivront toute leur vie. Communiquer c’est aussi écouter le point de vue ou les émotions de l’autre. 
• Leur apprendre à trouver des solutions gagnants-gagnants 

Dans cet article, je vous présente les pièges dans lesquels on peut tomber quand on gère des conflits et les alternatives pour soutenir nos enfants dans le développement de leurs compétences relationnelles. 

Piège #1 – Chercher le coupable 

La première phrase qu’on a souvent le réflexe de dire en premier c’est : “C’est qui qui a commencé !” Mais celui qui cherche un coupable trouve bien souvent un menteur! Quand on cherche des coupables, on met directement nos enfants position d’accusation ce qui augmente la frustration et la rivalité entre eux et c’est exactement le contraire de ce que l’on veut. 

Alternative : Nommer des faits neutres 

« Je vois deux enfants en colère qui se crient dessus. » « Je vois deux enfants qui ont besoin d’aide pour régler un conflit. » 

Piège # 2 – Prendre position dans un conflit 

Souvent, comme parent, on prend parti d’un côté comme de l’autre surtout quand une injustice a été vécue. Quand on prend parti, on augmente la rivalité, la jalousie et la frustration entre eux. Ce dont ils ont besoin, c’est que d’être entendus par rapport à ce qu’ils vivent et par rapport à leur perception. Même celui qui a causé une injustice ou qui selon nous, est dans l’erreur. Il faut se rappeler que l’enfant n’agit pas contre l’autre, mais bien pour lui. 

Alternative : Je veux que chacun m’explique ce qui s’est passé pour lui. L’objectif de cette question n’est pas d’investiguer pour accuser un des deux mais bien de leur permettre de s’exprimer donc de ventiler l’émotion. Sous-objectif : permettre à l’autre de développer son écoute et de s’ouvrir à l’autre lorsqu’il y a des tensions. 

Piège #3 – Demander aux enfants le « pourquoi » de leurs comportements 

« Pourquoi tu as insulté ton frère? », « Pourquoi tu es encore en train d’achaler ta sœur? », « Veux-tu ben me dire pourquoi tu as fait ça ? Pourquoi t’as pas pensé avant d’agir? ». Pourquoi ne pas dire « pourquoi » ? Parce que c’est une information très difficile à traiter pour le cerveau de l’enfant car ça fait référence à ses intentions et souvent, l’enfant agit de manière irréfléchie, impulsive et inconsciente et souvent « pour » lui, donc le pourquoi est souvent simple « je voulais le ballon, elle ne me le donnait pas, je lui arrachai ». Donc on évite ce genre de questions parce qu’on n’aura pas de réponse satisfaisante. C’est pourquoi on opte davantage pour le fameux: « Qu’est-ce qui s’est passé ? » Cette question est beaucoup plus facile à répondre pour l’enfant puisqu’il doit nommer des faits descriptifs pour faire un retour sur la situation plutôt que de parler de ses intentions, qui bien souvent sont inconscientes. 

Piège #4 – Punir les deux enfants 

Puisqu’on ne sait pas lequel de nos enfants a commencé, notre tendance est du punir les deux ! On pense que ça règle le problème mais finalement, ça ne fait que l’accentuer davantage puisqu’il n’y a rien qui soit réglé. Ce dont l’enfant a besoin, c’est d’apprendre à se chicaner, c’est-à-dire d’apprendre à communiquer dans le respect quand il est sous tension. 

Les conflits sont une occasion en or de dialoguer avec eux, de leur apprendre à s’écouter même s’ils ne sont pas d’accord, puis de les aider à trouver une solution. 

Alternative : on focusse sur la solution versus le problème. « Qu’est-ce qu’on fait maintenant? » « C’est quoi les solutions possibles? » 

Piège # 5 – Constamment invalider le plus vieux 

Il est fréquent que l’on mette de la pression sur les épaules de l’aîné. Comme c’est lui le plus vieux, on croit à tort qu’il devrait être un modèle et qu’il devrait donner raison au plus jeune ou juste le laisser faire. Mais notre aîné a lui aussi des émotions et des besoins qui méritent autant d’être entendus. Et le plus jeune a aussi besoin d’apprendre à considérer les autres.  

Alternative : Impliquer les deux dans la résolution. En posant des questions au plus vieux, on lui permet d’exprimer sa vision des faits, ses émotions. Ça lui donne un sentiment d’importance. Ça permet au plus jeune de développer son écoute. 

Piège # 6 – Reprocher à nos enfants de se chicaner 

 

Quand on reproche à nos enfants de se chicaner: « Pas moyen d’avoir la paix dans cette maison-là! Allez-vous arrêter de vous chicaner deux minutes, je suis tanné de vous entendre chialer! Quand on va être mort, y va rester juste vous 2… donc arrangez-vous pour vous entendre ! », on apprend à nos enfants à se faire des reproches entre eux et éventuellement de nous faire des reproches à nous aussi!  Donc c’est contre-productif comme intervention car on va dans le sens contraire de ce qu’on veut vivre, c’est-à-dire l’harmonie et le respect.  

Alternative : Au lieu de leur reprocher de se chicaner, soyons attentifs pour les valoriser quand ils s’entraident et se respecte. Reconnaissons-les positivement quand ça va bien, quand ils jouent bien ensemble. Ces interventions sont beaucoup plus efficaces pour favoriser la bonne entre nos enfants. Même en situation de conflit et en présence de tentatives de communications maladroites, il y a du positif et qu’on peut le nommer « Je vois 2 enfants qui essaient maladroitement de se faire respecter. C’est important de dire son point de vue et d’apprendre à écouter l’autre. Actuellement, il manque de respect par contre… » 

Pour vous aider à aller plus loin dans votre développement parental, on vous présente des outils additionnels qui peuvent vous aider.

Pour écouter la chronique de COMMEUNIQUE, L’été de nos enfants,diffusée à l’émission Les matins d’ici estival à Radio-Canada, clique sur le lien ci-dessous : 12 juillet segment 8h13 : Comment gérer les disputes ?