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Parent ou GEO d’un Club Med ?

Parent ou GEO d’un Club Med ?

Il peut être décourageant de constater que bien que nos enfants croulent sous une tonne de jouets, ils nous répètent qu’ils n’ont rien à faire !

Confronté à leur ennui, on peut avoir tendance à tomber dans les pièges de sur-stimuler nos enfants ou de s’attendre à ce qu’ils s’organisent seuls. Notre défi est de trouver l’équilibre entre ces deux types de réactions.

Tout d’abord, observons le type de réactions qu’on peut avoir face à leurs complaintes :

  • MORALISER : « Y a des enfants pauvres qui n’ont rien ! Vous êtes dans l’abondance et vous vous plaignez !!! » 
  • MENACER : « Si vos jouets vous ennuient, on va les donner. On va voir si vous allez continuer de vous plaindre ! » 
  • LES RENVOYER À EUX-MÊMES : « Organisez-vous ! Ce n’est pas mon problème! De toute façon, vous n’êtes jamais contents! »  
  • LES CULPABILISER et lâcher ce qu’on faisait pour les animer. 
  • ACHETER LA PAIX en leur donnant leurs écrans. 
  • ÉVITER d’être confronté à leur ennui en organisant davantage leurs journées.

Toutes ces attitudes ne permettent malheureusement pas aux enfants d’apprendre à s’occuper par eux-mêmes et créent de l’éloignement.

L’ennui ça s’apprivoise et le jeu libre, ça s’apprend quand les bonnes conditions sont réunies.

Alors comment gérer le fait que nos enfants se plaignent qu’ils s’ennuient quand on ne les divertit pas, et ce, malgré qu’ils aient une tonne de jouets ? 

La quantité de jouets n’a rien à voir dans l’équation. Nous devons davantage nous pencher sur l’ennui et comprendre pourquoi nos enfants ont autant de mal à tolérer cet état.

Observons-nous dans une salle d’attente ou dans le traffic. En tant qu’adultes, comment gère-t-on l’ennui ? Est-ce agréable ? Pas du tout ! Avons-nous le réflexe de fuir cet état en nous rivant sur nos cellulaires ? Absolument ! L’ennuie crée une forme de stress parce que notre cerveau est habitué d’être sur stimulé et qu’il se retrouve tout à coup en manque !

Si nos enfants sont habitués d’être stimulés par l’extérieur (on les divertie, leur offre des écrans, leur horaire est surchargé, ils ont toujours plein d’amis à la maison), ça peut être très inconfortable de ne pas recevoir autant de stimuli qu’à l’habitude. Et leur réflexe est de trouver une façon de fuir cette sensation désagréable (en se plaignant, en sollicitant les parents, en picossant les frères et sœurs…).

Par ailleurs, cet inconfort est un passage obligé. C’est-ce qui permet l’émergence de la créativité pour justement, se sortir de l’ennui. 

En d’autres mots, l’ennui est l’engrais qui fait fleurir la créativité. 

Pour soutenir nos enfants dans leur capacité à jouer et à s’organiser par eux-mêmes, nous pouvons tout d’abord développer des nouvelles habitudes graduellement, comme ne pas proposer les écrans comme première alternative à l’ennui, au restaurant, par exemple, ou dans une file d’attente au magasin ou en voiture… 

Être un modèle en leur apprenant des jeux qui ne nécessitent aucun matériel : en voiture, on invente des devinettes, on se raconte des blagues…Je me souviens que, plus jeune, au restaurant, on faisait des tours avec les cups de crème et on faisait des mélanges de sucre, sel et poivre dans nos verres d’eau. C’était notre façon de s’amuser avec ce que l’on trouvait.

On doit aussi apprendre à tolérer que nos enfants s’ennuient. Ce n’est ni grave, ni dangereux mais bien nécessaire.

Comment accompagner nos enfants pour leur apprendre à jouer ? 

Tout d’abord, il est important de leur offrir un moment de connexion juste avant la période de jeux libres et d’en offrir quelques-uns pendant qu’ils s’occupent seuls. Quand les enfants s’ennuient, ils nous sollicitent davantage alors les petits moments de connexion leur permettre une plus grande autonomie affective.

Quand ils se plaignent qu’ils s’ennuient, on leur offre une réponse empathique. Un « Fait de l’air! T’es pas capable de me laisser relaxer une seconde ? » crée de la déconnexion et intensifie leur besoin de nous solliciter. On peut davantage opter pour de l’accueil et de la connexion : « Tu ne sais pas quoi faire, tu t’ennuies…tu aurais aimé ça qu’on joue ensemble tout de suite mais là j’ai du ménage à faire. Ça te tente de m’aider ? Quand je vais avoir fini ma vaisselle je vais venir te faire un bisou et voir ce que tu fais. » 

On peut encadrer le temps à l’aide de repères visuels et augmenter progressivement les périodes libres.

On peut dresser une liste d’idées de jeux avec nos enfants. 

Idéalement, on se prévoit du temps pour ne pas avoir à interrompre nos enfants quand ils réussissent finalement à se plonger dans leur monde imaginaire.

On peut débuter un jeu avec eux et les laisser poursuivre seuls, en restant à proximité.

En résumé, l’ennui, ça s’apprivoise. Notre rôle est de créer les conditions qui permettent l’émergence de la créativité, c’est-à-dire du temps, de l’espace, de la connexion, de l’empathie et un accompagnement progressif.

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Pour écouter la chronique de COMMEUNIQUE, L’été de nos enfants,diffusée à l’émission Les matins d’ici estival à Radio-Canada, clique sur le lien ci-dessous :

6 juillet segment 8h41 : Gérer les activités des enfants

Émilie Vincent
Formatrice et copropriétaire de Les Formations COMMEUNIQUE

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